깊고 어두운 밤을 위한 야상곡, 2022
Nocturne pour la nuit sombre et profonde, 2022
에트르타에는 내가 나의 곳, 나의 자리라고 부르는 장소가 있다. 나는 그곳에서 죽음과 동시에 다시 태어난다. 죽고 싶은 기분이 들지만 에트르타는 나에게 그런 곳이다. 내가 끊임없이 죽고 끊임없이 되살아나는 곳. 처음 에트르타에 향했던 날을 기억한다. 그때 나는 ‘도망쳐’ 그곳으로 ‘갔다’. 나는 무엇에서 도망쳤지?
나는 '혼자'를 좋아한다고 생각했다. 왜냐하면 홀로 영화를 보고, 홀로 식당에 가서 식사를 하고 홀로 여행을 떠나는 듯 혼자만의 시간이 많았으니까. 나 자신을 우리가 외로움이라고 말하는 것을 좋아하는 사람이라고 여겨왔다. 하지만 나의 프랑스에서의 삶을 통해 나는 외로움을 좋아하는 사람이 아니라 단지 외로움을 익숙한 사람이었다는 사실을 깨달았다. 좋아하는 것과 익숙한 것은 다르다. 그러나 우리는 때때로 그 두 가지를 혼동하고는 한다. 그렇게 프랑스에서의 하루하루 속에서 나를 깊은 바닥으로 가라앉게 하는 나의 고독을 마주하기 시작했다.
애석하게도 나는 외로움과 끊임없이 가까워지고 (익숙해지고), 끊임없이 멀어지는 것을 반복했다. 외로움과 가까워지면 가까워질수록 나의 잠 못 이루는 밤은 늘어만 갔고, 멀어지면 멀어질수록 나는 일기를 써 내려갔다.
나의 고독에서 도망치기 위해 내디뎠던 수많은 발걸음, 꿈같이 펼쳐진 풍경 앞에서도 나를 현실로 되돌아오게 만드는 나의 무거운 하루들, 웃고 떠드는 사람들 사이로 나 홀로 집으로 향하는 골목의 어둠. (...)
이것은 나의 수많은 깊고 어두운 밤을 위한 야상곡이다.
À Étretat, il y a un endroit que j’appelle mon endroit, ma place. Là-bas, je me sens mourir tout comme en même temps, je me sens renaître. C’est un endroit où je meurs sans cesse et sans cesse ressuscite. Je me souviens de ma première visite à Étretat. À ce moment là, c’était pour fuir que je m’y étais rendue. De quoi ai-je fuis?
Avant de venir en France, je pensais que j’aimais être seule. J’avais à ce moment là, l’habitude de passer beaucoup de temps seule que ça soit pour aller au cinéma, au restaurant ou en voyage. Je me considérais ainsi comme une personne qui aime être seule, ou plus précisément une personne qui aime ce qu’on appelle la solitude. Mais ce que j’ai réalisé durant mon séjour en France, c’est que je n’étais pas une personne qui aimait la solitude, mais une personne qui y était habituée. Aimer et s’habituer sont différents, mais on confond parfois les deux. Alors, j’ai commencé à me trouver à travers cette solitude qui m’est propre et qui s’écoule profondément en moi durant mon séjour en France.
Malheureusement, je me répète, me rapprochant indéfiniment de la solitude (m’y habituant) et m'en éloignant indéfiniment à un moment donné. Plus je me rapprochais de la solitude, plus je passais de nuits blanches, et plus je m'en éloignais, plus j'en écrivais un journal intime.
Les innombrables pas que j'ai faits pour fuir la solitude, mes lourdes journées qui m'ont fait revenir à la réalité alors même que je voyais le paysage onirique se dérouler devant mes yeux, et l'obscurité de la ruelle où je rentrais seule chez-moi parmi les gens qui riaient et bavardaient…
C'est un nocturne que je chante pour mes nombreuses nuits sombres et profondes.
Randonnée de 48km en 2 jours 3 nuits.
À chaque pas que j'ai fait, quel genre de trace aurais-je laissé ?
Ma solitude, mon anxiété, ma compassion, mon chagrin et moi.
Le 12 mars 2022, dans mon journal intime
Au moment où j’abandonne tout, tout m’est donné,
Tout est donné en abondance au moment où je ne demande rien de plus.
Le pouvoir de l'existence lui-même est donné.
Après avoir marché longtemps, cette liberté d'abandon me fait vaguement sentir.
Combien de temps s'est écoulé à marcher longtemps,
il arrive un moment où je ne sais plus combien de temps,
Il me faudra pour arriver à destination.
Quand je sens le poids des choses essentielles sur mes épaules, je me sens vraiment heureuse et j'ai l'impression que je peux continuer à marcher comme ça pendant quelques jours ou des centaines d'années.
Ce n'est qu'alors que je sais où je vais et pourquoi je vais.
Peu importe ce qu'était mon passé ou ce que je suis maintenant.
Et je me sens libre moi-même.
Dans un livre de Frederic Gros, 'Marcher, une philosophie', 2008
Pourrai-je chérir, rire et aimer la Tour Eiffel et ce paysage avec la Tour Eiffel en vue ?
Le 27 Janvier 2020, dans mon journal intime
Où suis-je ?
La Tour Eiffel et la Seine devant mes yeux, tout cela fait référence à Paris,
Mais je ne semble pas être n'importe où à Paris.
« Tout est illusion », je me souviens de ce qu'il m'a dit.
Ne te laisse pas berner par l'illusion, Songhee.
Mais Monsieur Thomas.
Que faites-vous quand vous voulez parfois être trompé par cette illusion ?
Le 8 octobre 2020, dans mon journal intime
Après les cours, je me promène dans l’école.
A chaque fois que je tournais au coin de la rue, la Tour Eiffel s'étalait devant mes yeux comme dans un rêve.
Les rêves sont de courte durée, et malheureusement, mes lourdes journées me conduisent toujours à la réalité.
Je suis dans un grand écart entre la réalité et l’idéal.
Le 17 Septembre 2019, dans mon journal intime
Dès que je descends de la station de métro République et que j'entre dans le canal de Saint Martin, j'entends les bavardages et les rires des gens qui profitent de la nuit.
Entre ces rires et ces bavardages, je me fredonne une chanson que personne ne comprendra.
Quand le vent souffle
Et le ciel est noir
Quand je veux voir votre beau visage
Quand le vent souffle
et que je me sens seule
Je pense à la beauté de mon bien-aimé
Vous allez bien ?
Êtes-vous heureux ?
Pouvez-vous voir dans mon cœur ?
D’oû vient ce chagrin ?
Pouvez-vous voir dans mon cœur?
D’oû vient ce chagrin ?
Le 30 Septembre 2021, dans mon journal intime